Les itinèraires de l’imaginaire dans l’écriture de Giorgio Manganelli

«En tant que figure rhétorique, le voyage est l’exemple parfait d’une narration sans «narrativité». Tout ce qui s’y passe peut constituer le matériel pour un récit, mais le récit qui en sortira sera discontinu, lacunaire, une sorte de bavardage, de jacasserie, un vagabondage, une promenade entre une digression et une invention de l’humeur». C’est ainsi que Giorgio Manganelli (1922-1990) définit la «figure rhétorique» sur laquelle reponset presque toutes ses oeuvres. Nous avons déjà eu l’occasion de constater comment les deux premières oeuvres narratives de Manganelli se présentent comme un voyage vers l’énigme, vers le centre, vers l’enfer, vers le néant. Cette figure devient encore plus explicite dans ses livres successifs, en particulier dans: Pinocchio: un livre parallèle, Depuis l’enfer, Itinéraire indien, oeuvres qui seront au centre de notre étude.